Le mythe des 21 Jours pour changer d'habitude : ce que disent les neurosciences et comment l'hypnose peut aider

01/10/2024

Vous avez probablement entendu dire qu'il suffit de 21 jours pour changer une habitude. C'est un mythe tenace qui circule depuis des années, un mantra simpliste qui semble nous promettre une transformation rapide et facile. Mais est-ce vraiment aussi simple ? Si seulement nos cerveaux étaient programmés pour se reconfigurer en trois petites semaines… La réalité, comme souvent, est un peu plus complexe.

La source du mythe : une interprétation erronée

Ce fameux chiffre de 21 jours provient à l'origine du Dr. Maxwell Maltz, un chirurgien plasticien qui, dans les années 1960, a observé que ses patients prenaient en moyenne 21 jours pour s'habituer à leur nouvelle apparence après une chirurgie. De là, il en a déduit que la formation de nouvelles habitudes pouvait suivre le même schéma. Cependant, il n'a jamais dit que c'était une règle stricte. C'est par la suite que cette notion s'est installée dans le monde du développement personnel, souvent simplifiée à l'extrême.

Ce que les neurosciences nous apprennent

Les neurosciences nous offrent une perspective bien plus nuancée. Une étude menée en 2009 par le University College London a montré qu'il faut, en réalité, entre 18 et 254 jours pour former une nouvelle habitude, avec une moyenne de 66 jours. Cela dépend de la complexité de l'habitude, de la personne, de son environnement, et de sa motivation.

Pourquoi ce délai si variable ? Nos cerveaux sont dotés d'une incroyable neuroplasticité, ce qui signifie qu'ils peuvent se remodeler tout au long de notre vie. Lorsque nous essayons d'adopter une nouvelle habitude, notre cerveau doit créer de nouvelles connexions neuronales. Plus l'habitude est difficile à intégrer ou plus elle demande un effort cognitif, plus cela prendra de temps.

Ce processus s'inscrit dans un schéma complexe où entrent en jeu plusieurs régions du cerveau comme le striatum, qui contrôle les habitudes et la motivation, ainsi que le cortex préfrontal, responsable de la prise de décision et du contrôle de soi. Il ne s'agit donc pas seulement d'une question de temps, mais aussi de la manière dont nous entraînons notre cerveau à intégrer un nouveau comportement.

L'inhibition, la consommation d'énergie et la maîtrise de soi

Changer une habitude demande plus qu'une simple volonté. Le processus est profondément lié à la façon dont notre cerveau gère les efforts cognitifs et l'inhibition. Chaque fois que nous essayons de modifier un comportement, surtout lorsqu'il s'agit de quelque chose d'automatique comme une mauvaise habitude, nous devons activer les zones cérébrales impliquées dans la maîtrise de soi, notamment le cortex préfrontal.

La Consommation d'Énergie Cérébrale

Le cerveau représente environ 2% de notre poids corporel, mais il consomme environ 20% de l'énergie totale que nous utilisons au repos. Chaque décision, chaque effort de contrôle sur soi demande une quantité significative d'énergie mentale. Lorsque nous cherchons à supprimer une habitude, comme grignoter à des moments inappropriés ou se lever plus tôt, nous utilisons énormément de ressources cognitives pour résister aux anciennes routines. Ce processus s'appelle l'inhibition.

L'inhibition est la capacité de dire « non » à un comportement automatique ou impulsif, mais elle est coûteuse sur le plan énergétique. Cela explique pourquoi, après une longue journée de travail ou après avoir pris de nombreuses décisions, nous ressentons souvent ce que les chercheurs appellent la fatigue décisionnelle. Cette fatigue diminue notre capacité à inhiber nos comportements automatiques, augmentant ainsi le risque de retomber dans les anciennes habitudes.

Le risque de renforcer les anciennes habitudes

Quand nous luttons contre nos habitudes, nous sommes souvent confrontés à ce paradoxe : plus nous résistons, plus nous pouvons, sans nous en rendre compte, renforcer l'habitude que nous essayons de changer. Cela se produit parce que notre cerveau associe l'acte de résistance à l'importance de l'habitude. Autrement dit, en focalisant notre attention sur ce que nous ne voulons pas faire, nous donnons à l'habitude encore plus de place dans notre esprit.

De plus, si nous échouons à inhiber un comportement après avoir essayé de le contrôler pendant un certain temps, nous courons le risque de créer ce que les scientifiques appellent un effet rebond. Ce phénomène signifie que l'habitude peut devenir encore plus forte après l'échec, car le cerveau a investi de l'énergie dans l'effort de contrôle. En d'autres termes, en cédant après avoir résisté, nous renforçons involontairement l'habitude, ce qui la rend plus difficile à modifier à l'avenir.

La maîtrise de soi a ses limites

Ce processus de contrôle est limité par les ressources dont dispose notre cerveau. Lorsque ces ressources sont épuisées, nous sommes plus vulnérables aux comportements automatiques et aux anciennes habitudes. C'est pourquoi la maîtrise de soi ne peut pas être la seule solution pour changer de manière durable. Se fier uniquement à la volonté est non seulement épuisant mais aussi inefficace à long terme.

La clé est de ne pas dépendre exclusivement de l'inhibition, mais plutôt de chercher des moyens de reprogrammer l'habitude elle-même, en intervenant à un niveau plus profond. C'est là qu'interviennent des pratiques comme l'hypnose, qui permettent de contourner l'effort conscient d'inhibition pour s'adresser directement à l'inconscient.

Comment l'hypnose peut faciliter la formation d'habitudes

Alors, si 21 jours ne suffisent pas, comment pouvons-nous faciliter ce processus ? C'est là que l'hypnose entre en jeu. L'hypnose n'est pas un remède miracle, mais elle peut être un outil puissant pour soutenir le changement d'habitudes à travers plusieurs mécanismes neuropsychologiques.

  1. Accéder à l'inconscient : Nos habitudes sont profondément enracinées dans notre inconscient. L'hypnose permet de contourner les résistances conscientes, ce qui nous donne accès à ces couches plus profondes où résident nos comportements automatiques.

  2. Renforcer la motivation : En état hypnotique, il est possible de reprogrammer la perception que nous avons de nos habitudes. Par exemple, l'hypnose peut renforcer l'envie de maintenir une nouvelle habitude en associant celle-ci à des émotions positives ou à un sentiment de récompense.

  3. Réduire le stress et la résistance : Le stress est souvent un obstacle majeur au changement. L'hypnose aide à diminuer les niveaux de stress, ce qui facilite la transition vers de nouveaux comportements. De plus, elle permet de réduire la résistance au changement en modifiant la perception de la difficulté associée à l'intégration d'une nouvelle habitude.

  4. Modifier les déclencheurs de comportement : Plutôt que de se concentrer uniquement sur l'habitude elle-même, l'hypnose peut aider à identifier et modifier les déclencheurs qui activent cette habitude. En remplaçant ces déclencheurs par des signaux plus positifs, le processus de changement devient plus naturel et moins contraignant.

L'hypnose et la répétition : un duo gagnant

L'hypnose ne remplace pas la répétition, mais elle peut amplifier son efficacité. Les neurosciences montrent que plus nous répétons un comportement, plus il devient automatique, car les connexions neuronales se renforcent. L'hypnose agit comme un catalyseur de ce processus en créant un état de réceptivité accrue aux changements que nous voulons intégrer.

En effet, chaque séance d'hypnose est une opportunité d'entraîner notre cerveau à renforcer ces nouvelles connexions neuronales. Cela permet de solidifier les changements comportementaux dans un délai plus court que si nous dépendions uniquement de notre volonté consciente.

En conclusion : un processus de transformation, pas de magie

Le changement d'habitudes est un processus qui nécessite temps, patience et répétition. Si l'idée de changer en 21 jours est séduisante, il est important de comprendre que chaque personne avance à son propre rythme. Grâce à l'hypnose, il est possible d'accélérer ce processus en agissant sur le plan inconscient, réduisant ainsi les résistances et augmentant la motivation.

Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler de ces 21 jours, souvenez-vous que ce n'est qu'un point de départ. La clé est la constance, et avec l'hypnose, vous avez un allié de choix pour vous accompagner dans cette transformation en douceur et efficacité.